Les Chats
(de Les Fleurs du mal: 1857)
Les amoureux fervents et les savants austères Aiment également, dans leur mûre saison, Les chats puissants et doux, orgueil de la maison, Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires. Amis de la science et de la volupté Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres; L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres, S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté. Ils prennent en songeant les nobles attitudes Des grands sphinx allongés au fond des solitudes, Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin; Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques, Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin, Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques. Charles Baudelaire (1821-1867) poète français |
The Cats
(from The
Flowers of Evil: 1857)
The lover and the stern philosopher Both love, in their ripe time, the confident Soft cats, the house's chiefest ornament, Who like themselves are cold and seldom stir. Of knowledge and of pleasure amorous, Silence they seek and Darkness' fell domain; Had not their proud souls scorned to brook his rein, They would have made grim steeds for Erebus. Pensive they rest in noble attitudes Like great stretched sphinxes in vast solitudes Which seem to sleep wrapt in an endless dream; Their fruitful loins are full of sparks divine, And gleams of gold within their pupils shine As 'twere within the shadow of a stream. Charles Baudelaire (1821-1867) French poet translation: Jack Collings Squire in Poems and Baudelaire Flowers (1909) |
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A different sort of take on cats but yes, so true!
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